"Je me souviens de la joie qui flottait dans l'air"
 

Cher Président Lula,

Je vis dans un pays où la dictature militaire est parvenue à piétiner la santé mentale du peuple, à semer la peur et le désespoir pendant 17 ans et à polariser à jamais la société.

Quand je suis arrivée ici j’essayais chaque jour d’appeler ma famille au téléphone pour adoucir les difficultés de la période d’adaptation. Mon père me disait toujours que je devais rentrer, il me décrivait les aides que tant de gens recevaient du gouvernement de Lula. Il y avait de la joie et de l’espoir dans son cœur, et dans le mien beaucoup de fierté.

Je travaille dans un quartier populaire de Santiago du Chili, je suis médecin et aujourd’hui j’ai été touchée par mon dernier patient, un monsieur de 84 ans. Il est arrivé avec un diagnostic de fibrose pulmonaire en phase terminale. C’était un véritable gentleman, l’une de ces rares personnes qui conservent encore un sens du respect et de la politesse.

Au moment de me dire au revoir il m’a demandé de quel pays je venais puis m’a demandé de transmettre son accolade à celui qui est injustement emprisonné, le Président Lula da Silva. Je suis tombée sous le charme de cette âme, il ne me restait qu’à transmettre le message de Monsieur Desidério à mon cher Président Luiz Inácio Lula da Silva tout en manifestant mon infinie tristesse au sujet des atrocités qui se déroulent aujourd’hui au Brésil.

Quand j’appelle mon père, il ne me demande plus de rentrer. Son discours est triste et son âme s’est fanée. Quant à moi je m’interroge sur ma fierté d’autrefois. Je n’envisage pour mon pays qu’un avenir sombre et décadent. J’ai peur qu’il ne lui arrive quelque chose de semblable à ce qu’il s’est passé ici.

Je me souviens de la première fois que j’ai voté pour le PT : « LULA, UNE ÉTOILE BRILLE ! », je me souviens de la joie qui bourdonnait dans l’air. C’est de cela dont nous avons un besoin urgent, Président, que l’étoile brille de nouveau, qu’elle éclaire les visages, Lula 2018 ! Lula libre et un Brésil plus digne.

Je vous salue d’une forte accolade complice, en souhaitant l’avènement de la justice et votre rapide libération.

Président Lula, vous n’êtes pas seul, nous tous sommes vos combats, vos luttes et vos idées. « Nos rêves ne seront jamais emprisonnés » … et l’histoire nous montrera qui sont les véritables traitres à la patrie.

Avec mon admiration,



Santiago du Chili, 02/05/2018.




Plus de lettres