"Cette lettre est parfumée et montre le contour de la paume de ma main"
 

Cher Président Lula,

j’ai 32 ans et je suis médecin. Née à São Paulo, j’ai fait ma médecine à l’Université Fédérale de Pelotas- RS qui a reçu des budget du REUNI.

Il y a tellement de choses pour lesquelles je voudrais vous remercier, vous et la Présidente Dilma, qu’elles ne tiendraient pas sur ce petit papier !

Mais aujourd’hui, je voudrais qu’il vous apporte des forces. J’aimerais que, même dans la solitude de la prison, vous soyez réchauffé, soutenu et que vous vous sentiez consolé : ici dehors, nous continuerons la lutte, notre lutte, votre lutte.

J’ai été heureuse de savoir que hier (dimanche) vous avez pu assister au match des Corinthians et moi (qui suis fanatique de l’équipe de São Paulo) pour la première fois j’ai été contente de savoir que les Corinthians avaient gagné, en imaginant que cette conquête vous avait rendu heureux et que, peut-être elle avait fait monter un bref sourire sur votre visage. 

Vous voyez ? Vous êtes un leader, capable d’unir tous les cœurs vibrants : les corinthiens et les supporters de l’équipe de São Paulo… Et jusqu’à l’ensemble de la gauche jusqu’alors divisée.

J’ai beaucoup pleuré en assistant à la messe funéraire de Madame Marisa Letícia. J’ai pleuré pour elle, parce qu’elle est partie dans la tristesse et l’angoisse, outragée par ces chiens qui vous traquaient sans le moindre signe d’humanité jusqu’à la porte de l’hôpital. J’ai pleuré pour vous, qui résistiez si fort avec votre famille. J’ai pleuré pour le Brésil, livré à ces vauriens et aux injustices engrossées par les médias et les tenants du pouvoir.

Mais vos mots ont réveillé en nous, le peuple, non pas une soif de vengeance, mais de JUSTICE, parce qu’ils nous ont permis de croire de nouveau en la démocratie. Pour cette raison, je le redis : politiquement, nous serons avec vous lors des élections de 2018 ou pour ceux que vous nous indiquerez. Et si le coup d’Etat se consolide et qu’il n’y a pas d’élections, nous continuerons d’être avec vous : pour le rétablissement de la Démocratie, nous lutterons !

Vous avez dû remarquer que cette lettre est parfumée et montre le contour de la paume de ma main. Je n’ai pas fait cela avec une intention romantique (j’ai un amoureux, nous habitons ensemble et nous sommes très heureux ) Non. Mon intention est d’une autre nature : vous apporter des odeurs, des couleurs et des sensations tactiles depuis l’extérieur. C’est une manière de toucher et de tenir votre main Président Lula. Une manière de vous entourer d’un nuage de parfum et de chaleur, comme si j’étais là pour vous donner mon étreinte et mon amour fraternels. Seulement comme une âme humaine touchant une autre âme humaine.

Ce qu’ils ne savent pas : LULA EST LIBRE !

Il est avec moi à la maison. Il mange le gâteau à la carotte que j’ai préparé, il prend un café avec Vitor mon compagnon. Lula se promène à Porto Alegre, à Salvador, aux 4 coins du Brésil.

Lula est une idée. Mais il est tendresse et sentiment aussi (je paraphrase le discours d’investiture de Dilma)

Président Lula : vous continuez ici, dans le cœur de cette brésilienne et celui de millions d’autres !


Je vous embrasse

avec beaucoup d’amour,


Porto Alegre, 9 avril 2018

PS 1: Un jour, je veux avoir l’opportunité de vous inviter pour un café ou une caipirinha (ma spécialité !) ici à la maison. Quelque chose me dit que ce jour ne va pas tarder ! 

PS 2 : Comme le dit mon père : « Je suis toujours avec toi… Jusqu’à la victoire finale !!! »


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